Interview sur le SPM : Vivre avec le SPM
Pour cet article de blog, nous abordons le Syndrome Prémenstruel (SPM) à travers une discussion sincère et émouvante avec Justine, 30 ans, qui nous partage son vécu.
Peux-tu nous raconter ce que ça fait de vivre avec le SPM, dans ton corps et dans ton cœur ?
J’ai commencé à être atteinte du SPM vers 27 ans.
Pour moi, c’était comme une tempête intérieure qui arrivait sans prévenir, deux semaines avant mes règles, et qui durait jusqu’à leur arrivée.
Physiquement, j’avais des douleurs dans le dos, qui pouvaient descendre jusque dans les jambes — je pense que c’était lié au nerf sciatique. Ma poitrine devenait très sensible, je supportais à peine mon soutien-gorge.
Mais ce qui me touchait le plus, c’était l’impact mental : je plongeais soudain dans un état dépressif très lourd.
Je n’avais plus envie de rien. J’avais des pensées noires, même suicidaires.
Je rentrais du travail, je me mettais en boule… Je n’arrivais plus à fonctionner.
Et à chaque fois, je mettais du temps à comprendre que c’était le syndrome. Je me sentais folle, perdue. Je ne comprenais pas.
J’avais l’impression de ne plus être moi-même pendant ces périodes.
Je parle au passé, car aujourd’hui je n’ai plus ce syndrome. Dieu merci.
Y a-t-il un moment où le SPM t’a vraiment bouleversée, où tu t’es sentie vulnérable ?
Oh oui…
Je me souviens d’un soir où j’étais seule chez moi, épuisée après une journée de boulot.
J’ai éclaté en sanglots sans raison apparente — juste parce que je ne me sentais pas bien au fond de moi.
Cette tristesse était si intense... Heureusement, ma chienne était là. Aller la promener me faisait du bien.
Au début, je ne savais même pas que c’était le SPM.
J’ai cherché sur Internet, sur les réseaux… On en parlait un peu, oui, mais jamais de la manière dont moi je le vivais.
Je me sentais seule, malgré le soutien de mon copain de l’époque. Il faisait de son mieux, mais je me sentais quand même démunie.
Comment gérais-tu ces moments où tu te sentais submergée par tes émotions ?
Je les vivais.
Je me laissais traverser par l’émotion pendant quelques minutes… puis j’essayais de passer à l’action, de sortir prendre l’air, changer d’environnement.
Comme beaucoup de femmes, j’avais ma bouillotte. Elle m’a littéralement sauvé la vie plusieurs fois !
Je me suis souvent demandé pourquoi je ne l’avais pas achetée plus tôt.
Elle soulageait mes douleurs intenses dans le bas du dos, apaisait mes crampes… et, bizarrement, elle calmait aussi mon esprit.
Je l’utilise encore aujourd’hui. Pour moi, c’est un vrai essentiel.
Je fais aussi du sport, et je fais attention à mon alimentation. Ça a un vrai impact sur mon équilibre émotionnel et mental.
Est-ce que tu en parlais à ton entourage, ou est-ce quelque chose que tu gardais pour toi ?
Un jour, j’en ai parlé à ma meilleure amie. Elle m’a dit :
« Oui Juju, ça ne m’étonne pas. Tous les mois, à la même période, tu n’es vraiment pas bien. »
Cette amie-là, c’est la seule personne qui m’a toujours soutenue.
Elle n’a pas de SPM ni de douleurs importantes, mais elle m’a toujours comprise et fait preuve de beaucoup d’empathie.
Son soutien m’a énormément aidée.
Une autre fois, j’en ai parlé à une connaissance. Elle m’a juste dit :
« Justine, il y a plein d’infos sur le sujet sur les réseaux. »
Mais je n’étais pas d’accord. Je trouvais très peu d’informations qui parlaient de mes symptômes, de cette forme extrême du SPM.
Même les sages-femmes, parfois, ne connaissaient pas bien ce trouble.
Je me sentais une nouvelle fois seule et incomprise.
Qu’est-ce qui t’a aidée à mieux accepter ton SPM et à le vivre autrement ?
Un jour, j’ai décidé que le SPM ne me définirait plus.
Je refusais de passer la moitié de ma vie à moitié vivante.
Alors j’ai commencé à m’informer, à écouter mon corps, à chercher des réponses, à tester des approches naturelles… à apprendre à vivre avec.
Je suis allée voir une femme exceptionnelle, praticienne en médecine asiatique.
À chaque séance, mes symptômes s’apaisaient pour plusieurs mois. Elle m’a énormément aidée. Elle est incroyablement compétente.
Et puis un jour, j’ai pris rendez-vous avec une sage-femme.
Je lui ai tout raconté, sans filtre. Elle m’a écoutée… et m’a parlé pour la première fois du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM).
Enfin, je mettais un mot sur ce que je vivais.
Je lui ai dit que je voulais trouver une solution, car à ce moment-là, je lançais mon business.
Et quand un trouble te prend plus de la moitié de ton énergie chaque mois, avancer devient un véritable défi.
Elle m’a proposé de changer de pilule.
Et sincèrement… ça a changé ma vie.
J’ai retrouvé qui je suis.
Quel bonheur de me sentir enfin à nouveau moi-même.
Si tu pouvais parler à une femme qui vit son SPM en silence, que lui dirais-tu ?
Je lui dirais :
Tu n’es pas seule. Tu n’es pas “folle”.
Ce que tu ressens est réel. Et c’est OK de ne pas être forte tous les jours.
Il existe des solutions. Même si le corps médical te dit l’inverse, ne perds jamais espoir.
Parle à d’autres femmes : tu seras surprise de voir à quel point on partage les mêmes luttes, les mêmes douleurs.
Et si c’est trop lourd à porter seule, tourne-toi vers un médecin, une naturopathe, ou une praticienne en médecine chinoise.
Il y a toujours un chemin pour toi.
Un dernier mot pour toutes les femmes qui lisent ton histoire ?
On est toutes différentes.
Mais à travers le SPM, on partage quelque chose de profondément humain.
Ces cycles nous connectent, et nous rappellent qu’on est fortes et sensibles.
Et surtout : il existe des solutions. J’en suis convaincue.
Vous trouverez ce qui vous convient. Vous découvrirez ce qui vous soulage, ce qui vous aide à retrouver votre équilibre.
N’oubliez jamais que l’alimentation, l’activité physique, le repos et l’écoute de soi sont des piliers essentiels.
Demandez du soutien. Prenez soin de vous. Et souvenez-vous : le SPM ne vous définit pas. Aimez-vous.